Peintre des ocres
Roussillon en Provence

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Avant propos

De la poudre qui vie.

Texte de Jean Lacouture, journaliste, historien, écrivain.

On ne s’étonne pas de voir les grands Sculpteurs s’établir et œuvrer à Carrare, ou la matière impose en quelque sorte une forme de création.

Plus libre aura été la démarche de Gérard Schleich qui, de son Luxembourg natale, aurais bien pu choisir de s’établir, en faisant la matière, même de son art, dans les glaises ou les craies dont tant d’autres ont fait la substance de leur génie de Barbizon au Flandres ou à la Toscane.

Il a préféré les ocres de Roussillon pour notre joie d’indigène ou de familiers du pays d’entre Ventoux et Luberon, qui semble un piège à Peintres. Mais alors que tant d’autres ont tenté de traduire ou de refléter notre univers rutilant, lui s’en est emparé, à la fois matière et esprit, pour l’ensorceler. Dès lors qu’il n’est d’art que combat avec la nature, il importe de la transcrire ou de la dompter. Ou de faire de ce moyen, une fin…

Gérard Schleich, se confronte avec l’autre en solitaire, il sait ne pas se laisser à servir par cette matière dangereuse ouse mêle , le sable est le sang, le rire et les larmes.

Que deviendra et art loin de cette arène où il semble s’être exalté ? Après tout, celui d’Antonio Tapiès, le seul maître, auquel il consente à se référer n’est pas ligoter au sol catalan. Tout de même, on est curieux de voir, ce que sera devenu cette féerie ocre, transplanter au cœur de l’océan indien, ou sur la pointe de l’Himalaya, à laquelle rêver notre maître des terres rouges .

En attendant que notre ocre, le ride, entre ses mains, dans son regard, à la poudre d’or et à l’ivoire, soyons heureux, que la terre qu’il fait chanter, soit la nôtre.

Gérard Schleich ARTISTES peintre des ocres

Non figurative mais suggestive, l’œuvre de Gérard offre avant tout au spectateur un espace favorable à la méditation.

Son inspiration trouve sa source dans la culture euros- méditerranéenne et prend racine dans la tradition rupestre et l’art primitif pour offrir une harmonie de matière naturelle, de forme et de signes, tantôt, inspiré de l’orient, tantôt du continent africain, parfois totalement abstrait et de plus en plus asiatique et suggestif.

Gerard défend à sa façon la mixité et la pluralité culturelle. Il mêle sans pudeur, les ocres, la terre, le sable, tissus et objets du quotidien mariant ainsi les textures et les couleurs.

La nature est belle, Gerard se permet simplement d’associer ses trésors.

Gerard dit : « se disperser, c’est la liberté. L’art de la créativité, du danger, d’évoluer, de bouger, au risque de bousculer. Ne pas le comprendre, c’est ne pas le comprendre. »

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